Suivi respiratoire

Réhabilitation respiratoire

La réhabilitation respiratoire présente pour objectifs majeurs la réduction de la dyspnée, l’amélioration de la qualité de vie et de l’autonomie.

La gestion de la respiration comporte différents aspects :

  1. Gestion des voies aériennes supérieures,
  2. Techniques de désencombrement,
  3. Renforcement des muscles respiratoires,
  4. Aides à la toux,
  5. Gestion de l’effort,
  6. Gestion en cas de dyspnée.

Les voies aériennes supérieures constituent ¼ du total des voies aériennes. Elles comprennent le nez, la bouche, le larynx et le pharynx. Les VAS permettent le conditionnement de l’air avant son entrée dans les voies aériennes inférieures.

Les voies aériennes inférieures comprennent la trachée, les bronches, les bronchioles et les alvéoles pulmonaires. Les échanges gazeux (O2-CO2) se produisent au niveau des alvéoles.

Les voies aériennes supérieures doivent être dégagées afin d’assurer le passage de l’air vers les alvéoles.

Le passage de l’air par les fosses nasales permet le réchauffement et l’humidification de l’air inspiré. De plus, les fosses nasales contiennent des cils ayant une fonction d’épuration.

Par temps froid, la respiration nasale est à privilégier afin de permettre un conditionnement optimal de l’air (permet d’éviter l’irritation des voies aériennes inférieures).

Afin de permettre une respiration nasale optimale, un nettoyage régulier semble indispensable. En plus du mouchage habituel, le lota permet un nettoyage complet des fosses nasales. Le lota peut se trouver en pharmacie et ressemble à un petit arrosoir.

Utilisation du lota : le remplir de liquide physiologique (NaCl 0.9%), au-dessus d’un évier pencher la tête d’un côté, placer l’embout du lota au niveau de la narine supérieure. Tout en respirant pas la bouche, faire écouler lentement le liquide physiologique à partir de la narine supérieure afin que ce liquide s’écoule et s’évacue par l’autre narine. Effectuer la même opération de l’autre côté.

Le kinésithérapeute, par l’intermédiaire de techniques manuelles ou instrumentales, permet d’aider au désencombrement.

Les services mutuelles octroient un remboursement concernant les soins de kinésithérapie. Ce remboursement est valable pour minimum 18 séances et peut aller jusqu’à 120 séances/an en cas de pathologie lourde, indiquée par votre médecin spécialiste et approuvée par votre mutuelle (critères spécifiques). Pour plus d’informations, contacter votre mutuelle et/ou votre pneumologue.

Il existe des techniques expiratoires lentes, permettant le désencombrement des voies aériennes distales et des techniques plus rapides, telles que la toux et l’augmentation du flux expiratoire, permettant quant à elles le désencombrement des sécrétions présentes en proximal (dans les grosses voies aériennes).

Le drainage autogène (technique expiratoire lente) :

Le drainage autogène (DA) est une toilette bronchique qui utilise des expirations et inspirations lentes contrôlées par le patient en position assise. Cette technique demande une grande coopération du patient et la nécessité d’un contrôle régulier du kinésithérapeute.

Afin de pouvoir réaliser cette technique correctement seul il est indispensable de d’abord réaliser ce drainage avec votre kinésithérapeute.
Le patient descend progressivement dans son volume de réserve expiratoire (VRE) en vue de la mobilisation des sécrétions distales. Expirations de plus en plus profondes, lentes afin de vider un maximum d’air.
On distingue 3 phases :
– décollement du mucus périphérique par une ventilation à bas volume pulmonaire (VRE),
– rassemblement du mucus des bronches moyennes par une ventilation à volumes pulmonaires petit et moyen (VRE) et volume courant (Vt),
– évacuation du mucus des grosses bronches par une ventilation à haut volume pulmonaire (VRI),
En pratique :
– attitude position assise, dos droit, tête légèrement en extension, mains du malade à gauche et à droite de la partie supérieure du thorax,
– inspiration lente par le nez,

– expiration : lente sans forcer, accompagnée d’une pression douce sur le thorax à l’aide des mains.

L’AFE (augmentation du flux expiratoire) :

Il s’agit d’une technique rapide, qui permet d’évacuer de potentielles sécrétions proximales (trachée, bronches souches et premières générations bronchiques…)

 

Technique réalisée avec l’aide du kinésithérapeute (pour plus d’efficacité).

En pratique : technique réalisée en position assise ou couchée, le kinésithérapeute appliquant une main au niveau thoracique et un contre appui abdominal. Le patient démarre une expiration rapide, bouche ouverte (glotte ouverte) après avoir pris une inspiration profonde. Le kinésithérapeute accompagne cette expiration rapide, explosive par une pression manuelle thoracique et abdominale, afin de permettre l’évacuation d’un maximum d’air.

Consignes : soufflez rapidement, bouche grande ouverte, comme si vous vouliez faire de la buée sur une vitre.

L’expiration lèvres pincées :

Inspirez lentement par le nez jusqu’à ce que vous sentiez vos poumons remplis d’air. Pincez les lèvres comme pour siffler ou souffler une bougie. Expirez lentement, sans forcer, tout en gardant les lèvres pincées. Assurez-vous de prendre plus de temps pour expirer que vous ne le faites pour inspirer. N’oubliez pas de garder les lèvres pincées. Ne forcez pas vos poumons à se vider.

SOS en cas de crise aiguë d’essoufflement

Apprendre à vous positionner confortablement, à demeurer calme et à utiliser la technique de respiration à lèvres pincées peut vous aider à reprendre le contrôle de votre respiration et diminuer votre anxiété lors d’une crise aiguë d’essoufflement.

Etapes

  1. Arrêtez-vous et adoptez une position confortable.
  2. Restez aussi calme que possible ; détendez vos épaules.
  3. Introduisez la technique de respiration à lèvres pincées : inspirez par la bouche si vous n’êtes pas capable de le faire par le nez : pincez vos lèvres pour expirer.
  4. Ralentissez progressivement votre respiration en prenant plus de temps pour expirer que pour inspirer. Ne forcez pas vos poumons à se vider.
  5. Continuez à expirer lentement tout en gardant les lèvres pincées ; commencez à inspirer par le nez si vous ne l’avez pas fait jusqu’à maintenant.
  6. Continuez la technique à lèvres pincées pendant au moins 5 minutes ou jusqu’au retour à une respiration calme.

Points à retenir

– Assurez-vous que vous maîtrisez bien la technique de respiration à lèvres pincées au repos avant de l’utiliser lors d’une crise aiguë d’essoufflement.

– Il est très important de vous accorder l’espace et le temps requis pour stabiliser votre respiration. Ralentissez progressivement votre respiration.

– Rappelez-vous que la respiration trop rapide est votre ennemi. Elle vous fait dépenser trop d’énergie pour mobiliser peu d’air, alors qu’à l’inverse, une respiration plus lente vous permet de mobiliser d’avantage d’air en dépensant moins d’énergie.

Le système respiratoire est composé de muscles inspiratoires et expiratoires, dont le fonctionnement est essentiel.

Muscle inspiratoire majeur : diaphragme

Muscles inspiratoires secondaires : intercostaux externes, scalènes, trapèzes et SCM (sterno-cléido-mastoïdien)

Muscles expiratoires principaux : abdominaux et intercostaux internes

L’inspiration est active : le diaphragme, en se contractant, crée une dépression intrapulmonaire, occasionnant ainsi l’entrée de l’air dans les poumons. L’expiration est normalement passive, par l’arrêt de la contraction du diaphragme, le poumon tend à reprendre sa forme initiale (retour passif), l’air s’échappe. L’expiration peut devenir active en cas d’activation des abdominaux (notamment lors de l’effort de toux).

Les patients présentant une maladie respiratoire chroniques peuvent présenter une diminution de force de leurs muscles respiratoires.

Ces muscles respiratoires peuvent être entrainés avec l’aide du kinési thérapeutes. Cet entrainement peut permettre au patient d’améliorer son souffle, sa tolérance à l’effort, ses capacités de toux.

Exemples d’appareils permettant un travail inspiratoire : voldyne, threshold IMT…

Exemples d’appareils apportant un travail expiratoire : pep mask, flutter, accappella, Threshold PEP

De plus, la réalisation d’une activité physique régulière apporte un travail des muscles respiratoires de manière indirecte.

Le kinésithérapeute, peut vous accompagner afin de rendre la toux plus efficace. Le thérapeute pourra vous montrer quelques astuces et conseils afin de rendre la toux productive, efficace et parfois moins contraignante.

Afin d’aider à rendre la toux plus efficace une bonne position (position assise avec un bon appui) et l’apport de pressions manuelles sont importants. Une main sur le thorax et une main abdominale qui accompagnent la toux rendent celle-ci plus puissante et par là plus efficace. L’utilisation d’une ceinture abdominale, en cas de déficit important des abdominaux, peut également apporter un résultat.

Il est important d’effectuer une activité physique régulière mais pas dans toutes les conditions. La reprise d’une activité physique et la réalisation d’un effort doit se faire de manière PROGRESSIVE. Il est ESSENTIEL de s’octroyer des PAUSES REGULIERES afin d’assurer la récupération d’un essoufflement et le maintien d’une saturation correcte.

Les principes de conservation de l’énergie peuvent vous aider à accomplir vos activités quotidiennes qui vous occasionnent de la fatigue et de l’essoufflement.

Les sept principes

  1. Etablissez l’ordre de priorité de vos activités.
  2. Planifiez votre horaire en fonction de vos capacités.
  3. Réglez votre cadence.
  4. Modifiez votre posture.
  5. Organisez votre environnement de façon à réduire l’essoufflement.
  6. Utilisez la technique à lèvres pincées lors d’activités nécessitant un effort.
  7. Gardez une attitude positive.

 

De plus, il existe de multiples possibilités d’aides à mettre en place à la maison. Un ergothérapeute peut par exemple venir analyser votre domicile afin d’apporter des aménagements simplifiant le quotidien (rehausseur dans les toilettes, aides lors de la douche, rampe au niveau des escaliers, …). Du matériel peut également être proposé par votre mutuelle et/ou l’awip (lit médicalisé, aides à la marche…).

Afin de pouvoir gérer son effort de manière optimale, il existe des revalidations pulmonaires (en intra ou extra-hospitalier) proposant des programmes complets de réentrainement à l’effort. Durant ce programme de revalidation vous serez entourés d’une équipe pluridisciplinaire pouvant répondre à vos attentes en fonctions de vos besoins (tabacologue, pneumologue, psychologue, kinésithérapeute, diététicien…).

Comment rompre le cycle de l’anxiété / essoufflement ?

  • Reconnaître et analyser ses peurs.
  • Ne pas hésiter à consulter un professionnel de santé.
  • Planifier ses activités à l’avance afin de diminuer l’anxiété.
  • Ne soyez pas en retard
  • Favoriser la pratique d’activités plaisantes.
  • Essayer de résoudre un problème à la fois.
  • Garder une attitude positive.
  • Apprendre à se détendre.
  • En cas de sentiment de malaise, poser des questions afin d’obtenir des réponses.
  • Exprimer clairement ses besoins.

Conseils au quotidien :

  • Evitez tout contact avec des personnes atteintes d’une infection respiratoire comme un rhume ou une grippe
  • Lavez-vous toujours les mains en cas de contact avec ces personnes
  • Pensez à vous faire vacciner contre la grippe chaque automne ainsi que les gens avec lesquels vous vivez. Renseignez-vous auprès de votre médecin pour savoir si vous avez besoin d’un vaccin contre la pneumonie à pneumocoque (vaccin antipneumococcique)
  • Evitez les polluants de l’air intérieur et extérieur : Fumée de cigarette, produits d’entretien ménager, odeurs fortes, poussières, gaz d’échappement, fumées industrielles
  • Aérez tous les jours les pièces dans lesquelles vous vivez et travaillez, tout en évitant les courants d’air (sortez de la pièce).
  • Augmentez votre activité physique quotidienne en choisissant une activité qui vous plaît (marche, nage…).